Jean-Jacques Duval, à la fin de sa vie me disait : l’usine Le Corbusier ne doit pas être fermée aux visiteurs, il faut la rendre plus visible.
Très proche de Le Corbusier et fervent admirateur de ses théories architecturales, cet entrepreneur éclairé que fut mon père lui a commandé, après la guerre, la reconstruction de l’usine qu’abritait à Saint-Dié des Vosges la bonneterie familiale créée à la fin du XIXe siècle.
Mon père n’aurait jamais imaginé que tout le travail qu’ils ont pu mettre en œuvre pour que l’usine allie fonctionnalité et architecture, puisse devenir au fil du temps un objet culturel.
L’usine, déjà classée monument historique en 1988, a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016.
C’est le seul bâtiment industriel que Le Corbusier ait construit et porte en lui tous les éléments connus qui font la base de son architecture.
A l’égard de mon père et de Le Corbusier, mais également à l’égard du travail mené avec la DRAC Grand Est pour son classement et sa restauration, de l’UNESCO, de la région Lorraine, du département des Vosges et de la ville de Saint-Dié, j’ai considéré que le moment était venu de rendre cette usine plus visible.
J’ai ainsi créé en 2018 l’Association sans but lucratif L.C.48, afin de donner vie à ce projet en dotant l’usine d’un Centre d’interprétation de l’architecture de Le Corbusier et des savoir-faire.
L’activité industrielle et confidentielle de l’usine, limitant l’accueil de visites et l’aménagement d’un tel espace, nous avons imaginé de construire à côté un nouveau bâtiment, en décaissement, de manière à ne pas faire ombrage à l’édifice de Le Corbusier et à scinder ainsi l’entrée du personnel de l’usine de celle des visiteurs.
La conception de ce nouveau bâtiment, validée par la DRAC et l’Unesco, a été confiée à l’architecte norvégien KJETIL THORSEN et à son agence SNØHETTA.
Cette intervention permettra également de valoriser pleinement le bâtiment principal, en détruisant de vieux hangars obstruant la partie arrière de l’édifice.
De nombreux partenaires institutionnels ont d’ores et déjà adhéré au projet en apportant leur soutien financier : l’Etat à travers la DRAC Grand Est, la Région, le Département et la ville de saint Dié des Vosges, ainsi que l’Union européenne (FEDER).
Je les remercie tous très chaleureusement et forme le vœu que d’autres partenaires, publics et privés, nous rejoignent dans cette aventure collective.
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